Le petit bleu aux iles de la Frise

Le but du voyage : survoler ces iles pour un maximum de photos.

J1 LF5755 – EDWO (Zoufftgen-Osnabrueck Atterheide) 371 km

Décollage à 14.00, après ouverture du plan de vol et être sortie des espaces du Luxembourg, l’idée est de voler à 6500ft. La température de 27° rend la montée du Rans plus pataude que d’habitude, bien qu’ à 1POB, set d’amarrage et bagages légers. Afin de ne pas avoir à varier les altitudes, les espaces Charlie de Düsseldorf, Cologne et Bonn sont évités et la route choisie se déporte légèrement vers l’est. C’est dommage pour la jolie vue du Dôme de Cologne mais le barrage “Mohnesee Dam, d’Arnsberg” la remplace allègrement. Osnabrueck : la piste 27 est en service, à droite, une petite foret qui rendra l’atterrissage turbulent. Refueling avec du mogas, et le petit bleu est attaché avec essai de sa toute nouvelle housse (self made avec de la toile d’un parachute hors d’usage). Osnabrueck, comme bon nombre de terrains allemands compte un petit restaurant avec une agréable terrasse. Le terrain ouvrira demain à 9h00, après le repas, il n’y a plus qu’à rejoindre le airbnb.

J2 EDWO – EDWG (Osnabrueck – Wangerooge)   375 km, le chemin des écoliers

Arrivée à 8h15 au terrain, l’ulm est vite prêt, ne reste que le contrôleur à arriver. En Allemagne il n’est pas permis de décoller ou d’atterrir sans une personne à la tour. Comme il faut compter encore une heure pour atteindre l’estuaire de la baie de Jade, ce sera à 4500ft à 4800 rmp pour arriver aux iles le plus tôt possible, avant que les thermiques ne se mettent en branle et viennent contrecarrer le plan des photos.

Et…. c’est gagné ! Le ciel est bleu azur, la visibilité : aussi loin que le regard peut porter. En vue de Wangerooge, descente à 2500ft et réduction du régime moteur à 4200. En prime c’est lisse, ça ne bouge pas d’un millimètre !

La série de photos commence en prenant les iles, côté nord, d’est en ouest pour limiter au mieux possible les reflets. Le survol s’étend sur 80 km, d’abord Wangerooge, Spiekeroog, Langeoog, Baltrum, Nordeney, Juist pour finir par Borkum. Excepté la 2eme ile, toutes ont leur piste et chacune sa propre fréquence radio.

Quel régal de voler dans de telles conditions, de flâner et tourner autour d’une plage pour gagner le meilleur angle de vue, de pencher l’aile du petit bleu pour capturer l’image du soleil luisant sur la mer ou de ce banc de sable aux couleurs pastel, d’avoir à loisir le temps de photographier chaque piste et chaque petit village.

Après Borkum, c’est la frontière Néerlandaise, contournement et chemin retour d’ouest en est, le terrain choisi est Wangerooge. 6 minutes avant l’arrivée, c’est aurevoir à Bremen info et demande des informations d’atterrissage. La 10 en service et là étonnement, la piste est réellement bétonnée pas en espèce de pavés comme sur Baltrum ou Juist, une bonne trentaine d’avions sont parqués sur la droite, beaucoup moins d’ulm sur la gauche, un bi-moteur de touristes s’engage vers le point d’arrêt. Marche vers l’entrée de l’aérodrome, et là c’est un véritable office de tourisme! Beaucoup de voyageurs avec de gros bagages viennent d’arriver ou attendent leur prochain vol. L’entrée sur l’ile vaut 3,50€/jour avec un plan et un petit dépliant mais les taxes des privés se règlent comme à l’habitude au charlie. 14€ pour l’atterrissage et la nuit.

La pension de famille, réservée au centre est à moins de 10 minutes à pieds. Pour info, il y a une auberge de jeunesse ou plutôt familiale pour les groupes de l’autre côté de l’ile, à 4km, à des prix défiant toute concurrence

L’après-midi sera consacré à la flânerie dans le village et en bord de mer.

J3   EDWG-EDWF   (Wangerooge – Leer Pepenburg ) 166 km

Réveil à 7.00 , check météo. Seul élément pouvant être négatif : le vent.

Petit déjeuner et balade matinale jusqu’à l’aérodrome.

En attendant le feu vert de l’hôtesse d’accueil pour pénétrer le tarmac, la volumineuse balance à bagages donne l’idée de peser le sac à dos. Résultat 7kg.

Préparation de l’ulm, et demande de roulage au point d’arrêt de la 10. Décision de monter à 4500ft pour obtenir une vue plus holistique, cette fois entre la terre et les iles jusqu’à Borkum, mais l’idée ne s’avèrera pas payante au final. Les photos prises de plus bas sont beaucoup mieux réussies. Le ciel est toujours aussi dégagé que la veille, avec Bremen info juqu’au terrain de Leer Papenburg. Un avion décolle en début de vent arrière, splendide, une ligne aérodynamique.  Après un atterrissage turbulent, mauvaise nouvelle, le stock de mogas est vidé, il y a dû y avoir un sacré passage ce week-end; expliqué par l’absence de pompe sur les iles. Alors ce sera de l’avgas, plus cher mais il fera l’affaire. Le Charlie s’étonne que pour un Fox il n’y ait pas de plan de vol, venant de Wangerooge ce n’était pas nécessaire;)) La terrasse du restaurant affiche complet, pas de problème, pour préparer le plan d’entrée en France le calme de l’intérieur est préférable.

En retournant au petit bleu, le joli avion est garé à côté. Le pilote en sort, très sympathique il explique que c’est un Aquila, qu’il est selon lui génial mais un peu léger face aux turbulences et s’enquiert de comment c’est avec le tube et toile….. Partie de rire… Il informe que son collègue fait des tours avec ce même avion, qu’il serait même disponible maintenant. L’envie ne manque pas de monter dans cette machine mais trois heures de vol sont maintenant programmées. Roulage sur le taxiway et demande à la radio s’il est nécessaire de remonter le morceau de piste ou s’il est possible de décoller de là, (2/3 de 1200m de piste). Le contrôleur répond qu’avec le vent de 15kt et les turbulences il est relativement conseillé de la remonter.

Et là, une voix masculine dit

– Eh Rachel wo gesht du ? (ou vas-tu?)

– LF5755, wer bist du? (qui es-tu?)

Quelle surprise, un ami pilote de la région de Cologne ! Le FK14 remonte la piste derrière le Rans et, au virage, je les salue, sa femme pilote. Dommage de se louper en faisant une pause au même endroit !

EDWF- LF5755 (Leer Papenburg – Zoufftgen ) 484 km

Le contrôleur n’a pas mentit, le décollage est effectivement turbulent. Montée progressive au FL75.

Survol de l’exploitation à ciel ouvert d’une mine de charbon à Eschweiler, du lac de Schwammenauel serpentant, dont la forme peut, avec imagination laisser penser à un dragon et passage de frontière au barrage de Vianden. Le contrôleur luxembourgeois demande le niveau souhaité, à 30 minutes de la destination, proposition d’un 4500 pieds, accordé. Mais alors, quelle idiotie de n’être pas restée plus haut ! Le tour de manège incessant de droite à gauche, d’en haut en bas aurait pu être évité ou tout du moins limité. Atterrissage à Zoufftgen après exactement  2 heures 55 de vol.

pour avoir des infos sur les maisons d’hôtes libres :

Verkehrsverein Nordseeheilbad Wangerooge e.V.
0049 4469 9488 0
0049 4469 9488 99
info@westturm.de

auberge de jeunesse : www.wangerooge.jugendherberge.de

A l’attaque de l’Italie (partie 2)

(texte Rachel Muller: photos Joëlle Jaeger, Héloise Picot)

LJPZ – LIQQ ( Portoroz – Serristori : 199NM)

La feuille de route sur les genoux, les points de reports avec leurs noms respectifs bien notés on est paré pour le retour en Italie. Longeant la côte, Venise la splendide est en vue avec Nicolo LIPV. Pour traverser sa zone, Padova info nous demande de transmettre en autoinfo notre position; on se met donc sur la fréquence Lido. Après avoir longé le littoral, la clearance pour 5000 pieds est obtenue pour la traversée des Apennins. Le ciel devient menaçant, des cellules orageuses se développent de droite et de gauche, une chance, le routing passe juste entre! Et, directement le numéro de téléphone pour clôturer le plan de vol au sol est donné par radio avant que la réception ne soit perdue.

Après 1h42 de vol viva le super centre aéronautique où tout ce que le pilote souhaite est disponible : piste en dur, piste en herbe, restaurant, chambres, piscine, essence, hangar et même machine à laver!

Seul casse-tête : faire entrer les ulm dans le hangar 4 : une place est déjà occupée, il faut les imbriquer. Petite photo avec le portable pour mémoriser leurs positions. On peut se relaxer.

3 jours dans ce petit paradis sont programmés afin, entre autre, de pouvoir faire une lessive pour les 4 compères; après 1 semaine il devient difficile de trouver un short ou tee shirt sans taches, aucun ne sent encore le frais : les joies du bagage extra-limité de l’ulm!

26/07/2017

LIQQ – LIQQ ( vol local :144NM)

Vol matinal d’ 1h20 en Toscane avant les orages annoncés, rien que pour le plaisir des yeux. Le routing VFR de la CTR de Florence RQE2-RQS3 passe comme par miracle juste sur la ville, à 2000 pieds on peut admirer le Dôme et le Ponte Vecchio.

Le prochain centre d’intérêt est San Gimignano. Manque de chance, le point, entré dans le gps n’est pas le bon. Tenace, le VL3 tourne à la recherche des fameuses tours reprises dans le jeu vidéo “Assassin Creed” jusqu’à les avoir droit devant, et se fait un plaisir d’un 360° bien incliné pour des photos magiques.

Puis vient Sienne, sa “Piazza del campo” et son centre historique en terminant par Montepulciano qui nous donnera l’idée du choix du vin du soir. Au sol, l’équipe du pionneer nous attend, déçue, elle, de n’avoir pas vu San Gimignano.

En reprenant la carte sous les yeux, on voit qu’il y a un San Gimignano château (le faux : celui inséré dans le gps) et un, la ville (le bon).  Qu’à cela ne tienne on repassera demain! Avec les serpentins, le vol aura duré plus longtemps que prévu, demain on prendra une marge de manœuvre plus grande pour la durée indiquée dans le plan de vol, d’autant plus qu’autour de Serristori la réception radio est souvent perdue.

L’après-midi maussade et pluvieuse servira à préparer les vols suivants.

27/07/2017

LIQQ – LIRJ (Serristori – Marina di Campo d’Elba : 103NM)
LIRJ – LIQQ (Elba – Serristori : 123NM)

Et, bien évidemment, pour se rendre à Elba on planifie un incontournable détour par San Gimigiano, afin que le bonheur soit commun.

En vue de l’île, le pionneer s’annonce en premier, côte à côte, légèrement plus bas, le VL3 lui laisse la place en orbitant autour de la jolie baie avant de piquer en direct sur la 16 en service. Location de scooter directement à l’aéroport et tour ouest d’Elba dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, avec la mer à droite et les montagnes à gauche pour pouvoir à tout moment s’arrêter et admirer le paysage. Baignade éclaire à Marina di Campo, le plan de vol est pour bientôt. Amusant : pour passer le gate chacun aura obtenu au charlie sa carte d’embarquement ! Retour par le sud, l’île Giglio où la grue bleue du Costa Concordia est toujours en place, puis arrivée sur le Monte Agrentario, splendide.

28/07/2017

Aujourd’hui, 2 vols de prévus pour une durée de 4 heures:

Les ulm choisissent des routes différentes pour descendre l’Italie, de la Toscane à la Sicile.

Le pionneer passera par l’est : Perugia, Pescara, le long de la cote en retournant par les Abbruzes pour atterrir à Scalea où les équipes se retrouveront pour un stop.

Le VL3 choisit la route des volcans : Vésuve, Stromboli, Etna.

A 9.00, petit stress : Scalea ne répond pas et hier il était trop tard pour les joindre.

Pendant qu’une équipe cherche un plan B et contacte un terrain alternatif, l’autre se fait aider des pilotes de Serristori pour dénicher des numéros de téléphone supplémentaires.

Après 1/4 d’heure l’appel a enfin abouti, on peut se tranquilliser.

LIQQ – LICK ( Serristori – Scalea : VL3 : 303NM, Pionneer : 348NM)

VL3

Ne recevant pas Roma info, on essaye d’activer le plan de vol avec Grosseto qui après confirmation de la position et du routing nous envoie vers Roma info, n’étant pas dans sa zone. Après 1/2 heure de vol, aucune certitude de l’activation du plan. Roma info pourtant bien réceptionné avec une activité incessante, les tentatives d’entrer en contact restent sans succès. A l’approche de la capitale en l’absence de contact, la tension monte dans la cabine, heureusement un avion a entendu nos messages répétitifs et informe Roma que le F-PI veut les joindre depuis un moment. Le tout se règle avant de voir la “Basilica di San Pietro” au loin. Après plusieurs zones traversées plus confortablement, pris en charge par les CTR, enfin Naples et le Vésuve, avec ses maisons à flanc de montagne; son côté est majestueux, sur la roche noire ébène, la végétation pousse irrégulièrement entre les morceaux bruns de terre et les endroits noirs brulés, les buissons passent du vert foncé au vermillon, mais à 1000 pieds pas question de voir le cratère. A Scalea, grande piste bétonnée, vide, la chaleur est insoutenable. LICK était une bonne décision, le plan B, plus dans les terre et en altitude aurait été compromis, les nuages intenses coiffent le sommet des montagnes. L’employé parle allemand couramment. Il se démène, radio, essence, facturation, buvette il est d’une efficacité sans pareille. Il aurait même été possible d’être déposés au restaurant de la ville adjacente mais le temps est trop juste. Seul bémol, l’essence sent très fort, on s’inquiète si c’est bien de l’Avgas.

LICK – CT05 (Scalea- Calatabiano : VL3 : 139NM, Pionneer : 135NM)

A nouveau des routes différentes, ce soir, les échanges autour du repas n’en seront que plus riches.

Le pionneer choisit la route de Messina pour son canal et la ville étagée de Taormina.

Le VL3 continue sur la trace des volcans avec passage maritime obligé.

A  4500 pieds, après 1/2 heure de vol sur l’eau les îles éoliennes se dessinent dans la brume. Au point de report : VULKA -un nom tout trouvé- à moins de 2NM du volcan, le Stromboli fumant culmine à 3031 pieds. Seul un village au nord et quelques habitations au sud peuplent ce cône au milieu de la mer Thyrrhénienne.

Volcana au loin sur notre droite et, devant maintenant, l’Etna, fascinant de par ses dimensions et ses fumeroles. L’accueil à Calatabiano est sans pareille, Orazio, jovial, un des nouveaux propriétaires de la base “Triavio” et Héloïse nous ouvrent le hangar puis nous conduisent à l’agroturismo, qui, sur la colline, jouit d’un panorama exceptionnel : d’un côté l’Etna, de l’autre, la mer, piste et hangars.

Le courant passe tellement bien qu’il est programmé de se retrouver pour le repas du soir. Les échanges sont riches entre allemands, italiens, français et luxembourgeois ! Une discussion en entrainant une autre, un vol au sommet du volcan, plus autre surprise par nos hôtes est prévue le lendemain matin.

29/07/2017

CT05 –  (Calatabiano – Minotaurus : 92NM)
(Minotaurus – Calatabiano : 94NM )

Un pendulaire suisse a atterri la veille, il vient d’entamer un tour du monde.

Peu de sommeil. On se retrouve à l’heure fixée, le P92 prendra la tête, mise en marche des moteurs et manque de chance, au roulage vers le point d’arrêt, bruyant et inaccoutumé, le P92 doit s’arrêter et vérifier sa roue avant. Diagnostic: un roulement est cassé. Les pilotes présents s’empressent d’aider à changer la pièce sous une cagna graduellement montant jusqu’à atteindre les 40°. Après 2 heures et quelques…on peut projeter de décoller ensemble.

En montée tranquille, on voit d’abord les différentes faces du volcan, la végétation verte par endroit, inexistante à d’autres, puis les fumeroles d’en bas deviennent plus volumineuses. Progressivement on visualise les cratères, les détails de plus en plus marqués pour au final se gorger de la teinte verdâtre des pourtours où le soleil se reflète. Et, plus au sud on distingue les chemins sinueux permettant d’accéder en 4×4  au Monte Barbagallo (cote 2950m) avant que les randonneurs puissent démarrer une ascension de 4 heures, obligatoirement guidée par des professionnels jusqu’au sommet lorsque les conditions météorologiques le permettent. La sensation ressentie est indescriptible, sans aucun doute ce vol à 12.000 pieds est le high light du voyage. A peine rassasiés et une centaine de photos après, le P92 nous ouvre la route vers une petite piste sauvage en terre battue où, une fois atterris, les ulm parqués à l’ombre des eucalyptus, 50m séparent de la plage de galets luisants pour une trempette bienvenue.

Si l’impatience avait gagné sur le fairplay, cette photo inestimable du VL3 au sommet de l’Etna et la découverte de la piste du Minautaurus n’auraient pas sublimé cette journée.

Mauvaise nouvelle pour le pionneer, l’amortisseur du train avant est dégonflé. Cela lui est déjà arrivé et il avait été regonflé avec de l’azote. La base n’a ni azote ni compresseur allant jusqu’à 17 bars. Un pilote sicilien emmène Uli en ville à la recherche d’un adaptateur qu’ils ne trouveront pas.

Une chance, le constructeur Avi Alp peut encore effectuer la réparation cette semaine à Al Casale avant ses congés annuels.

Pour la fin d’après-midi, visite de Taormina, ses ruelles, escaliers, échoppes, terrasses, sourires des promeneurs,  mariages… la pizzeria où il faut descendre les marches pour dîner face à la mer. La ville occupe toute la colline et, tous sommes étonnés par son étendue à laquelle nous ne nous y attendions pas. Le temps manque cruellement, il aurait fallu un jour de plus.

30/07/2017 CT05 – LICK (Calatabiano – Scalea : 132NM)

LICK – LIQQ (Scalea – Serristori : 308NM)
LIQQ – Al Casale (Serristori – Al Casale : 183NM)

Le pionneer s’envole vers Al Casale, 25km plus loin que prévu. Pordenone, où l’usine du Pionneer Alpi Aviation est basée, est fermée pour activités militaires. Naples control autorise un transit via l’espace Delta au FL 60 en imposant des vecteurs qui miraculeusement orienteront la route au sommet  du cratère du Vésuve. L’agroturismo d’Al Casale est une jolie découverte, avec sa piste soignée de 500m herbe au milieu des vignes, ses écuries, Caramella -un cochon vietnamien-gambadant en toute liberté au milieu des poules jusqu’au bord de la piscine. Quant au diner, il se prend en famille autour d’une grande table avec les autres pilotes.

Al Casale – Kempten-Durach EDMK : 198NM
EDMK – LFAW (Kempten-Durach  – Villerupt : 210NM)

Après trois jours, réparation et relaxe accomplie, le Pionneer prend la route du retour, en décollant très tôt le matin pour optimiser les conditions météo et minimiser la densité-altitude. Le survol du glacier d’Argentière encore embrumé est de toute beauté, au FL100, seules les pointes des Alpes émergent. Kempten sera le dernier stop avant un retour pour Villerupt. Et, un choix de qualité, l’hôtel jouxte la piste.

Quant à l’équipe du VL3, elle profite de ses derniers instants avec le volcan, se délecte des explications d’Héloïse lors d’une ballade au Cratère Silvestri en glanant quelques échantillons de lave pour souvenir. En soirée, partage des expériences de vol et de vie avec Xavier Rosset, le suisse “Flytheworld.ch” qui nous montre ses photos de la veille au matin prise avec la gopro rotative : super impressionnant,  une libellule à l’assaut d’un géant de 3323 m!  (photos parues dans le vol moteur n°381 de novembre 2017)

31/07/2017

CT05 – CA09 (Calatabiano – Antica Sardegna : 315NM)

Avec regret on quitte la Sicile pour la Sardaigne. Après Capo Zafferno, rocher gigantesque découpé avançant dans la mer et la traversée à 5000 pieds de la CTR de Palermo, au point de sortie KERON ce sera une heure et vingt minutes sur l’eau.

Pour la traversée on montera à 7000 pieds en ne perdant jamais le contact radio. Antica Sardegna est comme beaucoup de pistes à l’écart de tout, l’herbe est jaune témoin de la sècheresse. Le responsable du club emmène Claude chercher un bidon d’essence, mais ils devront faire plusieurs stations avant d’en trouver. Déjeuner d’une banane qui restait, accompagnée d’une grande bouteille d’eau fraiche offerte avec gentillesse par l’ancien couple vivant sur la base.

CA09 – NU02 (Antica Sardegna – San Teodoro : 101NM)

“Time check 13.45” De nouveau, un temps d’hésitation….avant de collationner.  Cheminement le long de la côte en reportant les temps estimés. Aucune zone militaire n’est active. San Teodoro est joliment entretenue. Derrière le lac, on aperçoit les parachutes colorés des kitesurfs au lointain. Salvadore, le propriétaire de la base explique que, vivant sur une île, les vols maritimes sont monnaie courante pour lui. Il possède un bateau gonflable et nous le montre volontiers. 4,5kg, reconditionable chaque 5 an. Il est vraiment pas mal, on y a déjà pensé mais c’est 4,5kg de plus…..

01/08/2017

NU02 – LFKT (San Teodoro – Corte : 143NM)

Etait envisagé Propriano mais un notam bloque l’accès pendant 3 jours. Remontée de la Costa Esmeralda riche en hôtels luxueux et bateaux de croisières.Traversée de la CTR d’Olbia à 1000 pieds en sautant d’île en île pour rejoindre Bonifacio. La lumière se reflète sur les falaises de calcaire laissant admirer sa citadelle blanche contrastant avec le bleu turquoise de la mer. Après 2 semaines et demi de radio étrangère c’est très marrant d’entendre à nouveau le français. Au passage d’Ajaccio, un canadair, jaune passe sous notre droite. Corte, au centre de l’île, dans les montagnes, ça changera de la mer. En quête d’essence,  on va se présenter. Un grand gaillard barbu, raconte dépité, qu’ils ont bien commandé la pompe il y a 4 mois, qu’elle est même payée mais qu’elle n’a pas encore été livrée. A la recherche de bidons vides dans le hangar, il n’y a que des pleins. La solution est de les vider et d’aller les remplir après. Le camping jouxte la piste, il n’y a qu’à sortir d’une enceinte pour entrer dans l’autre.

02/08/2017

LFKT – LFKT (Corte – Corte : 187NM -1h45)

Vol matinal côtier de la moitié nord de la Corse pour profiter de la lumière naissante, en passant par Calvi et ses remparts, l’île Rousse, la magnifique baie de St Florent et le phare de la Giraglia coiffant la pointe.

Grâce à la généreuse entraide corse, la mobilité est acquise. De un pour rendre les bidons pleins, de deux pour aller à la découverte forestière le long de la Restonica et se baigner dans les piscines naturelles du torrent.

Tout le long de la montée sinueuse, dès que la place est suffisante les voitures sont garées, les visiteurs sont nombreux mais chacun trouve son rocher.

Au soir, échange de machines, essai du Savannah et respectivement du VL3 pour Jean-Luc l’instructeur des Ailes de Corte.

03/08/2017

LFKT – LFNA ( Corte – Gap : 214NM)

4eme et dernière grande étape sur l’eau.

Au FL65, nous demandons une directe sur le point Echo de Nice en passant par HN. Le trajet n’est pas directement accepté ne faisant pas partie des standards VFR. Le taux d’humidité est élevé, la séparation entre la mer et le ciel est indéfinissable. Pour les autres vols maritimes, l’horizon était toujours visible. Ici, on remercie l’installation du pilote automatique branché fin du précédant été : une sécurité non négligeable. A l’approche des terres, le ciel moutonne. Nice est immense avec son terrain au loin, puis viennent les Alpes où il faut encore gagner 1000 pieds de plus et Gap : après avoir fait le plein, on s’installe à la terrasse pour grignoter un bout. A la table d’à côté, des pilotes allemands nous racontent leur mésaventure, ils viennent de se trouver à voler juste à côté d’un drone. Une expérience qui leur laisse un goût amer en bouche.

LFNA – LFLE (Gap- Chambéry Challes-les-eaux :  92NM)

16.00, le ciel se couvre, il est temps de passer les montagnes, Grenoble et rejoindre Challes.

La proposition de Richard, l’instructeur d’hangarer le VL3 à côté du sien pour la nuit est directement acceptée avec joie, il est prévu de démarrer tôt le lendemain pour la Suisse; cela fera gagner le temps d’enlever les piquets!  Comme toujours, le repas du soir est partagé avec les pilotes planeurs en toute convivialité autour d’une grande table.

Email du cli de Lyon qui n’arrive pas à lire la photo du préavis de douane, appel téléphonique expliquant que la seule possibilité est l’iphone, pas d’ordi ou de scann au camping. Réessai en redoublant d’attention, ça fonctionne enfin. Par précaution, renvoi d’une nouvelle photo à Lausanne pour leurs propres formalités.

LFLE – LFLI (Challes – Annemasse : 47NM)

Départ à 8.00, pas de petit dej, ce sera pour Annemasse. Le vol est agréable, la vue du lac d’Annecy un régal. Le Charlie d’Annemasse est tout au fond de la piste, après avoir passé une rangée de DR400.  Petit café, aucun douanier à l’horizon, le plan de vol a démarré, on repart.

LFLI – LSGL (Annemasse – Lausanne : 41NM)

Ouvert avec Genève info, sous un ciel bleu, traversée du lac entre Evian et Lausanne en écoutant l’autoinfo, la piste 18 face au lac est en service. On s’annonce en cherchant l’hélicoptère qui est lui aussi dans le circuit.

Lausanne, sa longue promenade auprès du lac, sa vue imprenable sur les Alpes, son quartier branché de Flo, son métro en font une ville très agréable.

LGSL – LFSM (Lausanne – Montbeliard : 65NM)

Stop à Montbeliard pour le vol hors frontières et agacement pour la fermeture du plan dont la bande déroulante demande :… si l’appel émane du département 25…., si non “donner le numéro du département ” …

LFSM – LF5755 ( Montbeliard- Zoufftgen : 137NM)

Retour sur le terrain d’attache.

Direction le soleil avec pour objectif la Grèce (partie 1)

(texte Rachel Muller: photos Joëlle Jaeger)

Uli et Joelle en Pionneer

Claude et Rachel en VL3

17/07/2017

LF5755/LFAW-EDMT  (Zoufftgen/ Villerupt – Mengen : 157NM)
EDMT – LJPZ (Mengen – Portoroz : 279NM)

La fenêtre pour passer les Alpes selon les prévisions météorologiques est serrée.

Au petit matin, les 2 équipes se contactent par téléphone, à peine le ciel dégagé, pour faire coïncider l’heure du décollage et se retrouver à Mengen pour refueller et rapidement passer les Alpes au niveau 105, pour éviter de se retrouver désagréablement coincés entre le sommet des montagnes et les nuages. Le Pioneer prend la tête; pour avoir volé dans les espaces italiens, il sait quelle fréquence est joignable à partir de quel moment. Les temps estimés entre 2 points sont demandés. Padova info coordonne notre vol avec la CTR d’Aviano.

Pas loin de la grande piste d’Aviano, les sillons de 2 grands fleuves à secs se dessinent, puis le golfe de Trieste.

On annonce  des militaires en activité quelques 500 pieds au-dessus, il faudra heureusement zoomer pour identifier l’avion de chasse.

La mer est maintenant à un toucher de main, entrée en Slovénie avec survol de l’étroite péninsule de Piran aux toitures orangées, puis les parcs à sel aux teintes beiges nacrées. Sur la route, parallèle à la piste, une longue file d’attente de voitures : les douanes. Ici pas encore de Schengen. Information souriante : un morceau de la piste de Portoroz appartient à la Croatie.

A peine posés, le camion d’avgas arrive et une fois les ulm sécurisés c’est au tour de la voiturette de golf d’embarquer pour 200m, les passagers, jusqu’à l’entrée de l’aéroport. Les cartes d’identités montrées, on sourit devant le desk d’accueil où le livre des remerciements est posé à côté d’une bouteille de drip étiquetée JET A dont le bouchon, original, est un pistolet d’essence. Le temps d’un délicieux sandwich au restaurant de l’aéroport avant qu’une navette conduise les équipes à leur location nichée sur les hauteurs de la ville.

L’équipe du pionneer connait la région et c’est parti, avec enthousiasme pour un tour guidé : à pieds ou en scooter découverte de Piran, la médiévale et ses champs d’oliviers jusqu’à Isola.

19/07/2017

LJPZ – LDSB (Portoroz – Brač : 216NM)

Coté météo, seuls les vents sont à étudier, en mai la Boma sévissait encore. Pour nous, le ciel bleu semble dégagé pour une période illimitée.

Portoroz attribue un squak dès le roulage et autorise le backtrack des 2 appareils ensemble pour rejoindre le seuil de la 33 : décollage face à la mer, puis une fois en l’air, un nouveau squak est attribué à chaque appareil.

VFR par Adria 1 à 3500 pieds : une myriade d’ilots plus intéressants les uns que les autres de par leurs sols, végétations, formes dont la terre soulevée semble faire des vagues sans oublier les nuances de bleu qui les encerclent. Le plus les iles s’éloignent en mer, le plus leurs terres sont arides.

Petit challenge entre les équipages : la recherche de l’île en cœur pour faire la photo du siècle!

Après être descendus respectivement de 3000 à 2500 puis 1500 pieds conformément aux instructions données par Zadar puis Split radar, il faut ensuite se dépêcher de remonter à  2700  pieds pour atteindre la piste de Brač juchée sur un plateau culminant à 1776 pieds.

Les indications du gps montrent la piste très proche, mais l’asphalte se fond dans le paysage sable des terres, qui, entourées de bosquets rend son visuel difficile.

Pas de tour en activité aujourd’hui pour cet aéroport conventionnel, juste l’auto info et un personnel au sol efficace avec une excellente nouvelle : la possession de la carte de membre de l’AOPA permet de bénéficier de 50% de réduction sur le tarif des atterrissages et parkings.

Bol, petite ville portuaire du sud sera désignée pour initialement 2 nuits le temps d’organiser l’entrée en Grèce. Promenade ombragée de 2km jusqu’à la célèbre corne d’or, on se débarrasse rapidement des chaussures pour que les pieds puissent se frotter aux galets. L’équipe du pionneer continue à jouer les guides pour le plaisir de tous. Retour en petit train comme des touristes. Mercredi, la traditionnelle fête des pêcheurs, le port bat son plein d’animation, musique et stands de restauration drainent une foule de bonne humeur. Mais, les transactions avec le handling agent de Corfou ne sont pas bien engagées; il est décidé de se laisser un jour de plus sur place pour obtenir la réponse et en profiter pour visiter en bateau Hvar et les grottes bleues de Bisevo renommées pour leur lumière naturelle bleu électrique venant des rayons de soleil passant par une ouverture sous-marine.

 

 

Corfou ne peut finalement accueillir qu’un seul ulm pour cause de trafic intense. L’idée de rechange est de faire simplement un stop essence + douanes et de descendre plus au sud sur Kefallinia ou Zakinthos. Bien qu’ayant forwarder toutes les données des ulm, pilotes, licences….les mêmes questions sont inlassablement reposées, on a le sentiment de tourner en rond.  Personne n’a envie de s’échiner encore plusieurs jours à parlementer pour une hypothétique seconde place, c’est décevant mais le sud de l’Europe regorge d’endroits magnifiques, alors on visitera gaiement d’autres îles croates puis ce sera l’Italie. Unije nous intéressait de par son côté sauvage, pas de chance l’aérodrome est déclassé, seule une autorisation durant 2 mois à obtenir le permettrait. Losinj semble accueillant, l’aéroport également douanier facilitera la suite du voyage. En dénichant un petit appart 2 ch sur booking.com, on peut continuer.

22/07/2017

LDSB – LDLO (Brač – Losinj : 141NM)

Récupérés par la navette de l’aéroport on rejoint les appareils.

Un vent plein travers, 15kt. La piste 22 en service offre un décollage face à la mer entre 2 monts plongeant abruptement dans la mer. Avec les ailes basses ce ne sera pas un des décollages les plus aisés mais restera dans les limites du constructeur. Si les ailes hautes avaient été de sortie, il aurait probablement été plus sage de reporter le vol. Au point d’arrêt, Uli demande à la tour, aujourd’hui samedi, active, un dernier check du vent pour s’assurer que des rafales ne viennent pas s’ajouter.

En l’air, en fin de piste, pour montée initiale à 300 pieds maximum autorisés, secoués entre les monts et… c’est le vide, une paroi verticale de 600m. Impressionnant. Ces efforts sont récompensés successivement par la magnifique île palmier de Pakleni, la route Adria 1 dont on ne se lasse pas et l’archipel aux multiples collines que forme Losinj. L’aéroport a des dimensions plus conviviales, une petite terrasse avec un distributeur de boissons, un service de douanes journalier sans oublier, à sa sortie,  le petit restaurant aux couleurs vives dont le personnel sympathique commande les taxis.

A terre, le but : se rendre au point de vue “Providenca”, café et trail éducatif sur les îles croates, se baigner dans les criques sauvages à l’eau translucide et se tanner sur les rochers découpés.  Au détour d’un chemin, c’est la découverte d’un immense  panneau annonçant le prochain “World cup mountain bike” des 21 et 22 avril 2018, on s’improvise une grimpette sur la rampe de départ en pensant qu’il sera bien amusant de suivre l’évènement à la télé ayant visualisé une partie du circuit si toutefois on y repense le moment venu…

24/07/2017

LDLO – LDPV (Losinj – Vrsar : 62NM)
LDPV – LDLO (Vrsar – Losinj : 52NM , 10NM de moins en passant par la cote)

7.00 : 25/24,  9.00: 28/21

Plan de vol avec skydemon avec ajout RMK/EXIT LDLO O1, routing J1 E3 DCT, sans quoi, comme pour la Slovénie, il sera rejeté.

Décollage en auto info, routing par les terres, survol d’un fjord pour terminer après 40 minutes par une finale pour le moins surprenante : au seuil de la 36 une imposante villa en U. Amusé, le VL3 bat des ailes pour saluer ses habitants avant de se poser.

Ceux-ci ont dû être aux premières loges lors du Redbull Airace en 2014. Le mécano du club nous dépose au port à 1,5km et laisse son numéro en prévision du retour. Au programme, billets réservés sur le net pour un taxi boat jusqu’à Rovinj.

Ici, une dizaine de bateaux proposent les mêmes services Rovinj-le fjord-la plage départ 12.00 et retour en fin d’après-midi, idéal pour une visite d’une journée. Les touristes affluent sur la petite ile de Rovinj, cela devient un art de photographier une ruelle sans passant mais la ville pittoresque, avec son linge séchant aux fenêtres, son marché local, ses maisons du bas de la colline bâties sur la mer, ses restaurants et cafés autour de minuscules cours intérieures vaut la visite. Agréable retour par le fjord Limski jusqu’à un amarrage pour le moins mouvementé : un front a rejoint la baie, l’orage éclate, bien plus tôt qu’attendu. Coincés sur le bateau par l’impossibilité de descendre la passerelle, commencent alors les interrogations sur notre possible retour. L’heure tourne, il pleut à verse mais le vent finit par se calmer et permet de descendre sur la terre ferme pour rejoindre l’aérodrome. Commence alors le guet du ciel en espérant un coin de ciel bleu, le report du plan de vol par téléphone jusqu’à la limite de 19.20, Losinj fermant à 20.00. Roulage au point d’arrêt en faisant fuir les mouettes réfugiées sur le tarmac, backtrack en 18 et décollage en direction du ciel dégagé longeant la côte à 1000 pieds pour un vol d’une demi-heure. Le contrôleur très attentionné de Pula radar informe qu’en raison des mauvaises conditions sur Losinj,  il nous reprendrait sans problème si d’avenant il fallait rebrousser chemin. Survol de Rovinj, encore plus joli d’en haut que d’en bas puis passage à l’ouest de l’amphithéâtre de Pula. Peu avant d’atteindre la destination, des arcs en ciels nous entourent, une pure beauté, la tempête est déjà passée. Au sol, le demi-cercle aux 7 couleurs est complet, une rareté à immortaliser.

25/07/2017

LDLO – LJPZ ( Losinj – Portoroz : 70NM)

Portoroz offrant un service exceptionnel, avec son avgas le moins cher du voyage à  1,58€  le litre, ses douanes sans prise de tête et ses infrastructures de qualité, on décide sans hésitation de repasser sur ce terrain situé au nord plutôt que de couper directement à l’ouest par la mer en Italie.

Le plan de vol a été établi par le littoral avec l’idée de pouvoir survoler une nouvelle fois Rovinj, mais le contrôleur ne l’entend pas de cette manière et à peine le contact établi, impose-t-il un routing dans les terres sans négociation possible.

Durant ce vol, Joelle remporte la manche haut la main en photographiant l’ile en cœur.

L’approche de Portoroz est toujours aussi belle. Claude profite de cet arrêt pour demander un bidon afin de vider l’aile gauche du VL3. Ce matin, en voulant vérifier l’essence, la valve de purge bloquait …une clef de 11 pour desserrer la vis du réservoir, un cure dent pour nettoyer les rainures et les ouvertures, un sceau flambant neuf en inox -prêté par le service de l’aéroport- pour vidanger et le diagnostic est posé : des cadavres d’insectes bouchent la sortie du réservoir. Après avoir soigné les ulm et leurs pilotes, c’est reparti.

Avant l’automne, en Suède

(texte : Rachel Muller)

 

Prévu du vendredi au dimanche 1er octobre 2017, le jeudi soir rien n’est certain quant à notre virée. Un front derrière l’autre s’annonce sur toute la hauteur de l’Allemagne.

Vendredi matin, il est décidé de préparer la route Koln, haut du Dannemark, Suède et d’évaluer juste avant midi quand Luxembourg s’ouvre si le coup est tenté ou non.

 

Vendredi 12.00, lunch et changement de la route au dernier moment en prenant une trajectoire plus à l’est pour se dérouter du front qui arrive à Hannover. Il faudra alors traverser en direct les 54 km de mer qui séparent l’Allemagne du Danemark.

Plan de vol pour 13.30, arrivée au terrain à 13.08 et en 30 minutes top chrono, le plein, chargement du VL3, fermeture des hangars est fait.

Ouverture du plan de vol avec Strasbourg info, transit avec Luxembourg Approach et montée progressive à 7500 pieds. Koln refuse la clearance par ses espaces au niveau 75, plutôt que de redescendre on réadapte la route en contournant la TMA par l’est. Le même scénario se reproduit avec Hannover où cette fois-ci le détour rallonge encore plus la route, heureusement le vent de dos nous accorde une bonne vitesse. Puis les nuages se développent en hauteur comme en largeur, le pilote automatique est abandonné pour arriver au top et rester VMC.

A 9900 pieds , le contrôle de  Bremen  demande si nous sommes conscients qu’à partir du niveau 100 une clearence est nécessaire et si nous la voulons. Affirmatif, on descend dès que ce sera possible. Près de la cote, il faut descendre en dessous de 2500   pieds pour ne pas entrer dans la  TMA de Copenhagen . Contact avec Copenhagen info, puis Sweden control . Les côtes et la mer ont des couleurs pastel délavé, on s’interroge sur le rendu au niveau des photos. Après Malmø, il faut descendre en dessous de 1500 pieds.

Atterrissage à Eslöv, où un après-midi festif bat son plein. Les patrons du Blackwing proposent un vol à tous leurs employés. Les gens sont enchantés. Pour parler du Blackwing ils utilisent “she”, c’est inhabituel et très mignon à entendre.

Direction l’usine pour un tour guidé extrêmement instructif.

 

 

La météo des jours suivants est méticuleusement étudiée. Le départ est possible samedi en fin de matinée mais en descente verticale avec un arrêt en Allemagne en attendant le passage du 2eme front. Reste à choisir l’aérodrome numéro 1 et l’alternative. Erfurt semble bien placé, petit coup de fil pour voir s’ils acceptent les ulm. C’est ok pour les ulm advanced.

Claude sort l’avion pendant que je prépare la route, les fréquences, les zones interdites  et envoie le plan de vol. C’est un départ à 2000 pieds maximum, la tour de Malmo est visible de loin. Rapidement sur l’eau l’ulm n’avance plus, le vent de 30km/h de face est le définitif responsable. Le fleuve Elbe et ses boucles sont en vue.

 

 

 

La tour d’Erfurt donne une directe, la piste, éclairée de chaque côté ainsi qu’au milieu ressemble à une véritable autoroute. La follow car fait l’accueil et nous amène jusqu’au gate. L’activité n’est pas intense pour ces installations de toute beauté. L’hôtel est rejoint à pieds. Quant à la ville, on s’y rend en tramway, le billet se prend via un automate, directement dans le tramway.

Tout le centre est piéton, ce qui est très agréable pour se promener. L’Oktober fest occupe la grande place. Au diner, un hax , sauerkraut et knodl : il faut gouter la cuisine bavaroise.

 

Le front passera sur Erfurt vers minuit. Le dimanche matin, le ciel est encore chargé, les nuages bas. Après le petit déjeuner on se rend au charlie pour observer l’évolution de la météo. A première h, on décollera, Luxembourg étant encore IFR mais le temps qu’on arrive, ce sera dégagé. Passage au nord de Frankfurt pour un vol très agréable.

 

 

Eté indien à Prague

(texte : Rachel Muller)

 

Un mega anticyclone couvre l’Europe pour le week end du 14 et 15 octobre 2017.

L’hélice du VL3 doit passer en révision, l’usine Woodcom a son usine à Vodochody ; alors pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable et profiter du week end pour se ballader à Prague?

Uli et Joelle les pionneeristes sont partant.

 

Petit cafouillage pour le terrain d’atterrissage. Prévu à Vodochovy, il s’avère ne pas être ouvert le week end, ou seulement avec PPR accompagné d’une forte majoration des taxes car une personne doit spécialement se déplacer. Un email est envoyé à tout hasard le vendredi en fin d’après-midi.

Uli s’occupe des autres possibilités en contactant les autres terrains proches quand à 9.00, le samedi matin le responsable du terrain de Vodochovy téléphone pour nous informer que samedi , il sera possible d’atterrir car ils sont occupés pour d’autres affaires et présents mais que dimanche en revanche c’est fermé. Cela nous convient parfaitement, il est prévu de passer à l’usine le lundi matin. Les plans de vols sont alors envoyés pour 13.00, le brouillard ne se lèvera pas avant midi, l’avancée dans la saison se fait malgré tout sentir.

 

 

 

Les deux pilotes se coordonnent pour se retrouver en l’air, l’un décollant de Villerupt, l’autre de Zoufftgen. Chance incroyable, juste après le décollage, le pionneer est en vue, il vient de passer la tour de Dudelange ! Strasbourg ouvre les plans de vol, montée au niveau 55. Les arbres aux couleurs automnales sont magnifiques. La tranquillité du vol est mise à profit pour une séance de photos entre les deux ulm, qui passent de droite à gauche, au-dessus, afin de prendre les machines sous tous les angles. Une photo du pionneer avec un gros appareil décollant de Frankfurt ainsi qu’une autre passant au-dessus d’un nuage de fumée d’une centrale s’ajouteront à l’album photo. Munchen info nous laissera avec un squak VFR.

 

 

L’entrée en République Tchèque ne se fait pas avec Prague info mais avec Karlovy Vary car sa TMA et CTR jouxtent la frontière et il est tout a fait possible de transiter. Puis on est en contact avec Prague info pour finir avec Vodochovy et atterrir sur la longue piste de 2,5 km.

 

En République tchèque aussi, aucun squak ne nous sera attribué.

Après avoir sécurisé les ulm et pris un café, le taxi nous emmène au centre de Prague 1, la vieille ville. Petite promenade et repas dans la cave d’une taverne tchèque.

Le dimanche ce sera 12km de marche au soleil avec quelques pauses bien méritées notamment une croisière d’une heure sur la Vltava ( ou Moldau ) pour admirer les édifices sous un angle différent.

 

 

 

 

 

 

Lundi matin, départ à 8.30 de l’appartement. Visite très intéressante de l’usine Woodcom mais l’hélice ne peut pas être changée sur place. Retour à l’aéroport où deux Albatros font des touch and go pour un entrainement militaire. L’usine qui les fabrique est sur place.

Décollage prévu à midi mais la tour de contrôle ne met pas la main sur notre plan de vol et assis dans le VL3 nous attendons le feu vert pour démarrer. Après de multiples échanges téléphoniques entre la Tour et le responsable du sol, nous sommes enfin autorisés.

Des brumes très basses sont amassées juste après l’aéroport formant une couverture blanche inégale. Alors qu’au sol les éoliennes sont quasi à l’arrêt, en l’air un vent de face varie entre 20 et 30kt. Il est décidé après les dernières montagnes de descendre à 3500 pieds pour augment la vitesse. Le vol de retour durera 20 minutes de plus que celui de l’aller.

   

2 Ailes hautes au lac Balaton

(texte : Rachel Muller – photos : Alexandre Stanescot)

 

  • Résumé du vol : 2050km
  • Durée du vol : 13h50
  • Aller : 1 étape – 1 escale
  • Retour : 0 étape – 2 escales

 

Mettre les pieds dans le lac Balaton, le lac le plus vaste d’Europe centrale, une idée qui trotte dans la tête depuis un moment, discussion avec d’autres pilotes lors d’un repas et Alex se montre emballé. Sans hésiter, on envisage de bloquer un weekend end prolongé sur début juillet.

Plusieurs échanges de mails sur la route se feront le début de semaine avec propositions des terrains stop refuelling et dodo.

La première nuit pourrait être Vilshofen. L’approche, pour atterrir sur cette piste parallèle au Danube est magnifique, de l’Avgas est disponible et seul un pont est à traverser pour se rendre, à pieds, dans le pittoresque centre-ville. La deuxième nuit pourrait être Siofok, pour avoir lu des éloges sur un terrain où tout est disponible, logement, restauration, essence : le paradis des pilotes à quelques kilomètres du lac.

Les éléments se mettent en travers de notre chemin:

Problème du stop en Allemagne:

-Vislhofen EDMV accueille le “Donau in Flammen”, 2000 spectateurs sont attendus sur la piste du vendredi au dimanche matin. Parquer l’ulm est vivement déconseillé. Eggenfelden EDME semble alors une option, vite abandonnée car le terrain ouvre seulement à 9.00. Pour traverser l’Autriche il faut envisager de partir plus tôt. Reste, en dernier recours, Kirchdorf am inn EDNK , un petit terrain juste à la frontière dont les commentaires dans “Eddh.de” sont très bons.

2 jours pour réussir à joindre le responsable, décideur, et le 3eme pour la réponse finale positive. Lui-même absent, il est parvenu à organiser un collègue. Youppi !! Le stress commençait à monter.

Problème du stop en Hongrie:

-Siofok LHSK est fermée, des travaux en cours pour une piste bétonnée n’indiquent pas de date de fin. Soit, prenons contact avec Papkutapuszta LHPK, oui mais… le weekend end du 8-9 juillet c’est le “Balaton Sound”, un gigantesque festival musical plein air non-stop, les hôtels et locations à plusieurs kilomètres à la ronde sont overbookés affichant complet. Quant au camping sur la fête, il est d’emblée éliminé : pas possible de dormir et être en forme pour piloter le lendemain. Alors ce sera Heviz, l’aéroport international, ouvert H24, gardé, avec ses facilités d’essence et de location de voiture. Sauf qu’un international… La time table est dénichée sur le net pour pouvoir calculer et planifier au mieux notre arrivée pour ne pas devoir jouer avec 4 décollages et atterrissages de grosses bêtes lors de la prise de contact avec la tour pour les informations de landing, avec nos 81kt et nos 400 et quelques kilos..

Stop pour refueller :

Heureusement le stop refuelling et pause syndicale rapide pour les pilotes à mi-chemin ne pose pas de problèmes: Schwaebischall EDTY, aucune contre-indication détectée.

On s’envoie les routes via email, corrigeant l’un ou l’autre point pour satisfaire chacun.

Evaluation continuelle des prévisions météorologiques, guettant les changements, appréhendant les détériorations et se réjouissant des améliorations. Sauf que ça change tout le temps….

La vidange du petit bleu est faite la semaine précédant le départ. Le Nynja est passé au peigne fin avec même le check de la visserie intérieure grâce à une caméra. Quant au dimanche, dernières vérifications, les pleins, et viva dans la malle la branlette, le kit d’amarrage, la trousse d’outils, un demi-litre d’huile et d’eau.

Alex a un bidon d’essence flexible et une housse de protection en plus pour 18,5kg de bagages au total. Et chaque ulm a sa PLB.

 

J1:

Départ prévu jeudi 6 juillet 2017 à 8.30 2 jours aller, un jour sur place, deux jours retour.

Chargement des affaires, dont un paquet de cookies qui s’avèrera vital ! Fermeture des hangars et dernier échange verbal sur le choix de la piste à Schwaebischall. On s’accorde sur celle en dur, près des fuel pompes, circuit nord main droite.

  • LF5755-EDTY 150NM 1h41 (Zoufftgen – Schwaebisch Hall)

Après 1h de vol au niveau 55 et le passage de la Forêt noire, les 1540m de béton sont en vue. La Tour nous oriente vers un circuit main gauche en raison de largage de parachutistes.

Les installations sont à l’instar de la longueur de la piste, plus que confortables, salle de briefing au top et machine à café. C’est un excellent choix. L’idée primaire de manger à l’ouverture du restaurant à 11.00 est définitivement abandonnée, la météo ne semblant pas tenir du coté de Munich jusqu’au début d’après-midi. Plutôt que de voir avorter notre périple pour avoir traîné, communément nous repartons en jouant la carte sécurité. Les avions sont rassasiés, pour les pilotes ce sera différé.

  • EDTY-EDNK 146NM 1h41 (Schwaebisch Hall – Kirchdorf)

Il fait déjà très chaud. Décollée en premier, encore en montée à peine sortie du circuit, l’ipad s’éteint avec comme message rouge, température trop élevée. Le Nynja est réquisitionné pour passer en tête.  L’ipad est déinsséré du ram mount et placé de la main gauche près de la bouche d’air pour qu’il veuille bien refroidir. Il lui faudra quelques minutes pour se rafraîchir et être d’accord de redémarrer. Contournant la zone de Munich à 3000 pieds seulement autorisés, après une centaine de km le Nynja ralentit, les turbulences de midi se font ressentir.

Bien qu’ayant enregistré comme repère visuel le fleuve en parallèle de la piste selon la carte, celle-ci n’est visible qu’au dernier instant. Georges est à la radio pour nous accueillir et nous donner la 22 avec le survol du champ de maïs en avant début de piste. Kirchdorf est une base extra : un clubhouse sympathique avec wifi, de l’essence et des pilotes enjoués, prêts à aider les visiteurs.

Une super pizzeria (Stern am Inn) nous tend les bras à côté de la piste, elle sera élue pour le repas du midi ainsi que celui du soir. L’après-midi servira à préparer la route, la suite du voyage et les ulm.

 

J2:

  • EDNK-LHSM 231NM 2h29 (Kirchdorf – Heviz)

Décollage prévu à 7h30, pas de petit déjeuner…heureusement le paquet de cookies est là.

Kirchdorf an Inn est limitrophe de l’Autriche, à peine en l’air change-t-on de pays, aussi quand Munich info annonce qu’ils ne trouvent pas mon plan de vol l’idée de reposer est sérieusement envisagée. Mais, nouvelle solution : m’ajouter sur le plan de vol d’Alex, excellente idée, ce qu’il demande à la FIS. Entre temps ils retrouvent la trace du mien. Un nouveau problème de résolu.

La route choisie passe au sud de la TMA de Linz, longe les montagnes jusqu’avant Wien, un vol au cheminement dont le paysage est époustouflant notamment le visuel sur 2 lacs d’un bleu azur en arrière fond les Alpes encore enneigées.

A 7500ft, Wien info demande de descendre à 7000ft en raison de trafic; un seul appareil sera en vue, en montée, au loin….  Il est temps de prendre un cap +45° en direction de la Hongrie, bien évidemment le point d’entrée est demandé : SASAL. Au passage des premières montagnes le Rans subit une ascendance inattendue de +10, les 2 réglages de la ceinture seront resserrés à fond. Entendre du hongrois à la radio est très marrant, tellement c’est incompréhensible. Descente de 6500ft à 1500ft, visuel sur un morceau de lac puis la longue piste d’Heviz en la prenant côté ouest à DIOSKAL.

A peine posés et les moteurs coupés, 4 gaillards bien musclés viennent en aide à porter les plots de béton pour attacher les ulm, puis c’est au tour du camion d’essence dont la taille dépasse de loin celle de nos petites machines accompagné de la voiture incendie-pompiers pour nous ébahir.

Le Nynja a, pendant le vol eu un voyant de la batterie qui s’est allumé; les connexions sont vérifiées avant de le bâcher et de se rendre au gate.

Heviz : 10€ taxe atterrissage, 5€ la nuit de parking et 11€ pour le service d’aide à attacher les ulm. Les formalités sont lentes, l’attente d’une hypothétique voiture de location n’en finit pas si bien que c’est un taxi qui nous charge jusque l’hôtel. L’hôtel est fermé mais un restaurant est ouvert dans la rue, au menu schnitzel, sandre et une assiette pleine de cornichons commandés à la carte pour une salade de concombres…

Sans moyen de déplacement cela semble relativement compliqué aussi contacte-t-on la base de Balatonkeresztur LHBK, destination du lendemain,  pour voir s’il n’y aurait pas une possibilité de ce côté-là.  Bingo !! Une voiture est disponible : directement réservée à partir de 11.00 le lendemain.

Après le repos des guerriers auprès de la piscine, c’est le moment du taxi pour aller aux thermes réputés de la ville bénéficier de l’eau magique à environ 30° du plus grand lac biologiquement actif au monde. Le ciel gris sent l’orage. Nage sous la pluie, au milieu des nénuphars, enrobés de l’odeur de soufre. Puis, ballade, le village est en fête, la musique bat son plein, il n’y a que l’embarras du choix pour la petite restauration.

 

J3:

  • LHSM-LHBK 81km 1h06 (Heviz – Balatonkeresztur)

Retaxi jusqu’à l’aéroport pour un tour du lac. L’idée avait bien été évoquée la veille de faire ou ne pas faire un plan de vol et avait finalement été retenu que, pour un malheureux petit tour d’une heure ce ne devait pas être nécessaire. Erreur, heureusement non fatale, qui vaut une réprimande de la contrôleuse dès le roulage! Décollage en 16 et vol à 1700ft pour profiter du paysage tout en évitant les zones restreintes. Survol des thermes d’Heviz et mitraillage de photos.

Seulement 9h30 et déjà il est nécessaire de se battre avec les commandes, les turbulences sont d’autant plus ressenties à la limite des terres et de l’eau.  Mais la couleur verte du lac, cette petite île, avancée de terre au milieu du lac, la zone protégée de Tihany, sanctuaire des oiseaux en vaut vraiment la peine.

Arrivé aux 3/4 de la longueur du lac, le Nynja monte à 4000 pieds pour une traversée en sécurité. Tandis qu’il survolera les festivités du Balatonsound,  son visuel sera perdu.

Go direct to LHBK sauf que LHBK n’est pas dans le Garmin, qui soit dit en passant vient juste de subir le dernier update avant le voyage. Reste l’ipad …et le cheminement.

4 minutes avant la destination, il n’y a que des bottes et des bottes de pailles, visibles. Le Nynja vient de rattraper le Rans, et, plus haut, a lui déjà le terrain en vue. Des avions au sol permettent enfin de repérer le strip, verticale et en avant pour la 32, en choisissant une main gauche pour un atterrissage calme face au lac dans toute sa splendeur. Les 3 “petits” terrains de Hongrie avec lesquels nous avons correspondu n’avaient pas de circuit défini, le pilote choisit s’il préfère une main droite ou une main gauche.

Les avions au sol sont en fait deux Antonov, gigantesques biplans. Jozef nous accueille, organise la voiture, les bidons vides, la pension : le Reiterhof est à seulement quelques pas du terrain …Et en avant pour le tour du lac, enfin un morceau, d’en haut, force a été de constater que plusieurs jours devraient être nécessaires pour boucler le périmètre. 300m ne sont pas parcourus que la police arrête le véhicule, notre chauffeur n’a pas son permis de conduire avec, retour au terrain pour le récupérer, puis c’est à la vitesse des 50km/h autorisés que Siofok est rejoint. L’eau du Balaton arrive jusqu’aux genoux quand bien même s’éloignant du rivage comme décrit dans les revues. Les estivaux profitent de l’ombrage des arbres pour s’abriter des 40°, il règne une ambiance familiale agréable, très conviviale, un air de vacances. Sauf que la météo se dégrade en Allemagne et qu’il faut se coller à la réalité : envisager un retour en allant le plus loin possible en évitant les towering cumulus bourgeonnants et la pluie annoncée.

 

 

 

J4:

  • LHBK-EDNK 233NM 2h54 (Balatonkeresztur – Kirchdorf)

Levés 5h00, derniers check météo, on passera l’Autriche et après, on avisera. Décollés à 6.00 avec un dernier regard pour le lac et ce cadre fabuleux au lever du soleil.

 

La chance n’est pas de notre côté, vent de face non-stop, le vol fera 3 heures, le niveau 45 fait gagner quelques minutes. Le relief et les paysages variant, le vol ne semble pas excessivement long cependant mieux vaut ne pas présumer de ses forces et donner un peu de glucose aux neurones en se jetant sur le dernier cookie.

Georges nous ouvre le terrain spécialement à 9.00, puis on sera bloqués jusque 10.15, le temps de la messe, la ville de Kirchdorf a négocié (ou imposé) avec l’aéroclub aucun mouvement lors du service religieux.  En fait de 10.15 ce sera jusque 13.00, le radar de pluie se concentrant d’abord sur Munich puis se déplaçant vers l’est, reste à adopter une posture d’attente.

  • EDNK-EDRY 196NM 2h22 (Kirchdorf – Speyer)

S’il faut y aller alors autant continuer le plus loin possible. Les prévisions des jours à venir sont encore plus alarmistes pour le vol VFR, le plus près on sera, le plus facile il sera d’organiser un autre moyen de transport si d’avenant on se retrouvait cloués au sol.

Pour le ravitaillement essence + pause, ce sera SPEYER, 100km plus loin que Schwaebisch Hall. Après on ne sera plus qu’à 1 heure de la maison. Passage de la TMA de Munich au rythme des altitudes de traversées autorisées. Plusieurs terrains organisent des fêtes aériennes sur notre trajet et quelle grande 1ere que d’assister en vol à un looping, l’angle de vue est carrément autre que celui du sol ou de l’intérieur de l’avion de voltige.

A plusieurs km avant Speyer, la visibilité se détériore, un bulletin météo de la station est demandé pour savoir si on peut encore poser. Affirmatif. On intègre la vente arrière de la 16, tourne en base et c’est magique de survoler la ville de Speyer avec son musée de l’aviation. Les pleins sont rapidement faits, montée au Charlie pour s’acquitter des redevances et demander l’avis météo : on a exactement un créneau d’une heure, après ce sera trop tard. Coup de fil aux copains à Zoufftgen pour un bilan en temps réel. On saute dans nos ulm.

  • EDRY-LF5755 97NM 1h13 ( Speyer – Zoufftgen)

A noter :

RPM 4800, 160km/h, monstrueuse cellule orageuse à l’est de Zweibrucken, déroutement à l’ouest, soutien actif de Langen en nous donnant toutes les info demandées, contents de voir les fumées de Cattenom à l’horizon, le Rans passera à l’ouest de la centrale nucléaire, le Nynja à l’est pour tous les deux atterrir à Zoufftgen, avant la pluie. Contents et fourbus, après 6h30 de vol, ni l’un ni l’autre ne penserons à fermer le plan de vol jusqu’à ce que nous soyons contactés par téléphone!

Surprise au Touquet Paris plage

Ils annoncent un super weekend, il faut profiter. Envie de voir la mer. Pas de vrai plan.

 

LF5755 – LFYG (Zoufftgen – Cambrai : 238km )

 

Vol agréable à 4500 pieds pour une petite heure et demi. Cambrai est gâté avec ses installations, une jolie piste, une station essence (fonctionnant uniquement avec la présence d’un membre du club), un clubhouse très grand, il ne leur manque plus que des chambres d’hôtes.

Essai de recontacter les terrains côtiers, qui, pour les vacances se sont improvisés en restreint!

Après plusieurs essais infructueux de joindre l’un ou l’autre par téléphone, la solution de simplicité est avancée : ce sera le Touquet.

 

LFYG – LFAT (Cambrai – le Touquet : 126km)

 

2eme vol, toujours aussi agréable, au point de report E, le contrôleur donne une directe en 31 face à la mer. Puis il annonce en numéro 2 un avion pour le circuit. Avec ses 150km/h, le Rans n’est pas encore arrivé au point EA! Information donnée pour ne pas gêner l’avion plus rapide. Atterrie, la place de parking est attribuée.

Avec l’intention de dormir sur place, le kit d’amarrage est sorti. De nombreuses berlines sont en train de se garer sur le tarmack, et à peine la dernière corde attachée pour sécuriser l’ulm, un policier informe que si ma sortie n’est pas immédiate, je serais bloquée pour une heure. Fermeture du petit bleu et vite au restaurant, il est 14.30 et la faim se fait ressentir. Curieuse de ce remue-ménage, j’apprends que notre président va atterrir. Alors, derrière les portes vitrées et entre les colosses on tente, comme plusieurs badauds présents, une petite photo.

 

A une table de l’Escale, restaurant sur l’aéroport, commencent les tentatives pour trouver un logement. Le Touquet est complet, élargissement du champ des recherches aux villages voisins et c’est l’hôtel Kydiad, qui, sympathiquement donne les coordonnées d’une maison d’hôtes à Etaples. Chambre disponible, directement réservée.

Vélo enfourché, chemin demandé et raccourci pris vers la logeuse. Etaples est une petite ville de pêcheurs qui a du être jadis très active. Sur sa place centrale on y mange de délicieuses moules frites, comme partout à la ronde.

 

LFAT – EBAM (le Touquet – Amougies : 195km)

 

Rendez-vous galant prévu à 12.00 à Amougies. En espérant que l’aéroport du Touquet ne soit pas temporairement fermé, calcul du temps pour descendre en vélo, préparer l’ulm et longer encore un morceau de la côte avant de dire au revoir à la mer. La piste cyclable suit le canal, le matin, les échoppes vendent le poisson frais, il semble délicieux mais impossible à ramener!

La piste 13 est en service, fidèle aux intentions de profiter de la mer jusqu’aux derniers instants, un retour par le littoral est demandé.

Première à poser à Amougies, terrain en herbe bien tondu. On a tout loisir de regarder de l’agréable terrasse les avions. Y atterrissent et décollent pratiquement que des VL3, pour cause : c’est leur QG. Après un repas succulent, le VL3 de Claude s’envole pour Noertrange tandis que mon plan de vol s’arrête à Longwyon pour voir la porte ouverte des copains. Après avoir survolé une forêt qui n’en finit plus (grosso modo 60km), pas de posé possible à Longwyon, un accident s’est malheureusement produit, et les festivités ont été suspendues. Je me déroute et retourne à Zoufftgen directement.

 

Article : Muller Rachel

Photos : Muller Rachel

Idée d’un jour: les Vosges

Les Vosges sont proches et pour une journée avec une belle météo et un bon plafond, c’est une idée de destination.

 

21 Mai 2017

 

LF 5755 – LFGY (Zoufftgen – Saint Dié : 155km)

Après une petite heure de vol, la jolie vue du lac aux formes découpées de Pexonne, petite pause avant d’attaquer les Vosges.

 

 

LFGY – LFGG (Saint Dié – Belfort : 78 km)

A  6500 pieds, survolant les crêtes du massif, la vue magnifique est dégagée. La nature est très verte, vient Gerarmer et son lac, les villages en “upt” comme Xonrupt, puis c’est la descente vers Belfort et son restaurant.

 

 

LFGG – LF5755  (Belfort – Zoufftgen : 222km)

Vol agréable avec survol des lacs de Sermamagny et des bassins de Blainville sur l’Eau.

 

 

Article : Muller Rachel

Photos : Muller Rachel

Pourquoi pas la Suisse?

Petit week-end dépaysant avec certes, quelques formalités.

1/ vérifier que l’ulm est bien accepté dans les espaces aériens suisses

http://www.ecolight.ch/Images/Einflug.pdf

2/ Formalités douanières

 

  • Pour la France: J-1

En fonction de l’aéroport douanier bien vérifier combien de temps avant il est nécessaire d’envoyer le préavis de douanes. Cela varie selon l’aérodrome et si c’est un jour ouvrable ou non.

En venant du nord : LFSM : Montbeliard  et  LFSP : Pontarlier

En venant du sud : LFLP : Annecy et LFLI : Annemasse

Remplir le formulaire ci-joint

et l’envoyer au cli-lyon@douane.finances.gouv.fr

Centre de liaison inter-services des douanes de Lyon

41 Avenue Condorcet 69100 VILLEURBANNE
Tél. 09 70 27 30 28 – Fax. 04 72 82 12 02

 

  • Pour Lausanne:

Remplir le formulaire

http://www.lausanne-airport.ch/pilotes/douane.html

et l’envoyer à :  ais@lausanne-airport.ch

Acquittée de ces tâches administratives, le vol peut commencer !

Joli weekend end prolongé au ciel magnifiquement bleu.

 

 

Jour 1

LF5755 – LFSM ( Zoufftgen – Montbeliard 224km )

Montbeliard a été choisi afin de pouvoir après, survoler la ribambelle successive des lacs. C’est un grand terrain dont la tour n’est pas active les weekends.

Posé sur la piste en dur après 1h30  de vol, attente des douaniers et de l’ouverture du plan de vol.

Personne à l’horizon, c’est repartit en prenant la piste en herbe, plus près que celle en dur, le roulage sera moins long.

LFSM – LSGL (Montbeliard – Lausanne 122km)

Contact avec Genève info en prenant soin de bien préparer son itinéraire précisant les villes ou terrains survolés, le routing est systématiquement demandé par les suisses.

Le survol des lacs, Beiler, Neuchatel, et Lausanne est effectivement un choix de qualité, un régal pour les yeux.

Lausanne “la Blécherette” a une fréquence ATIS et une fréquence en auto-information. C’est la 18 en service, vent arrière face au lac, base sur la ville et atterrissage mouvementé.

Roulage jusqu’à la pompe essence, avec l’idée de faire le plein qui sera vite abandonnée. Le vent souffle tellement qu’il serait impossible de ne pas avoir des projections sur le plexiglas. Crainte de laisser seul le petit bleu dans un tel vent. Demande à la tour si un hangar ne serait pas disponible. Négatif. Envoyée au parking. Moteur coupé, brakefreins enclenchés, prête à sortir de l’ulm pour l’attacher, la voiture” follow me” déboule. Un jeune gars annonce avec sourire qu’il y a une place disponible dans un hangar, il n’y a qu’à le suivre! Le hangar est derrière les installations nouvelles, le propriétaire de la place est parti pour tout le weekend end en Suède ou Norvège, une réelle aubaine apparemment c’est généralement quasi impossible d’obtenir un hangar.

Le petit bleu passera son séjour en Suisse en compagnie d’un Buck de 1937 en parfait état.

Enregistrement des données dans la base du Charlie de Lausanne et commande d’un taxi pour aller en ville. Compter environ 25 francs suisses mais les taxis prennent aussi les euros et certains même la carte bleue.

A ne pas manquer à Lausanne : le lac et sa promenade qui n’en finit plus ainsi que le quartier Flo, animé le soir avec ses restaurants de tout type, ses cafés et boites branchées. On se déplace aussi grâce au métro.

 

 

Jour 3

LSGL – LFSM (Lausanne – Montbeliar 122km)

LFSM – LF5755 (Montbeliar – Zoufftgen 224km)

La route était trop belle alors ce sera la même pour le retour.

La frénésie d’avoir obtenu une place dans le hangar a fait oublier d’enlever les breakfreins.

Au retour, c’est le démontage des caches roues pour vérifier l’état des plaquettes.

 

Article : Muller Rachel

Photos : Muller Rachel

Cap Nord (2) 2016

Juin 2016

Un total de 6.175km soit 28h28 de vol

 

Trajet cap Nord

 

Jour 1

VILLERUPT – HEIDE-BUSUM (605km – 2h53) LFAW-EDXB

 

Pour les autorisations de survol du territoire (Danemark, Suède, Finlande, Norvège), seule la Norvège fera des difficultés en refusant la qualification radio téléphonie IFR AZF d’un de nos pilotes, jugée trop ancienne bien qu’aucune date de péremption ne soit existante. Qu’à cela ne tienne, il passera l’english proficiency à 8 jours du départ, le projet est trop important pour ne pas trouver de solution.

Suite aux prévisions météorologiques nous avançons le départ de deux jours. Le plan est de rejoindre le Cap Nord par la côte ouest de la Norvège et de redescendre par la Finlande et la Suède.

C’est trois équipes dans les starting blocks : Pioneer Ed , Pioneer Joelle-Uli, VL3 Rachel-Claude

 

Rendez-vous à 9.00 au terrain. Chargement des ULM, et envoi simultané des deux plans de vol avec copie aux douanes de Norvège (desken@toll.no). Départ à 10.35, montée au-dessus de la couche au FL75 pour survoler un édredon molletonneux pendant une bonne heure. A l’approche de la mer du nord, les nuages se font épars et nous amorçons la descente sur l’aérodrome. Nous vidons le reste de stock de mogas de Heide-Busum, un de nos ULM doit même terminer son plein avec du 100LL. Check météo et finalisation de la réservation d’un appartement chez l’habitant dans la banlieue d’Oslo.

Et en avant pour 5 pays.

 

De Villerupt à Heide Busum mer cotonneuse

 

HEIDE-BUSUM – KJELLER (707km – 3h06) EDXB-ENKJ

 

3 h06 pour passer la frontière allemande, traverser le Danemark jusqu’à la petite ile de Laeslo, entrer en Suède en contact avec Goteborg control et survoler la côte ouest jusqu’à l’arrivée en Norvège. Chacun fera répéter la contrôleuse d’Oslo….. La prononciation OUSSLOW  nous déroute. Ayant cheminé suivant les points d’entrée VFR, Kjeller nous met un certain moment en orbite du à un entrainement acrobatique.  Et, à peine posé, un accueil de marque nous attend. Trois douaniers nous font vider les ulm de fond en combles en nous avertissant de déclarer rigoureusement les devises, cigarettes et alcool et nous laissant entendre que si après d’autres choses étaient découvertes…. Nous nous exécutons. Après 6 heures de vol, l’envie était d’avantage à se reposer mais ils sont finalement sympas et ne font que leur boulot. Refueling avec la carte BP Sterling et appel d’un taxi. Un pilote du coin nous vient en aide pour le commander car la bande déroulante est en Norvégien! Notre logement est un peu loin des restaurants, notre hôte nous commande 5 pizzas gigantesques, suffisantes pour le petit déjeuner du lendemain et auraient pu l’être pour encore deux autres repas. A noter, pas de rideaux aux fenêtres ni volets, ceux qui auront pensé à emmener des caches yeux seront avantagés !

 

 

Jour 2

KJELLER – TRONDHEIM (607km – 2h57) ENKJ – ENVA

 

Le même taxi que la veille vient nous chercher devant l’entrée du logement pour nous déposer à Kjeller. La manche à air gigote à souhait, les avions décollant et atterrissant sont bien secoués. Direction le club house et ses ordinateurs pour notre planification.

La directe initialement prévue de Kjeller à Trondheim n’est pas possible.

Nous ne pouvons pas rester à Kjeller car la base organise un grand meeting aérien le weekend end et nous ne sommes plus autorisés à stationner. Pour traverser la Norvège d’est en ouest nous aurons des sommets à 8.500 pieds. Le plafond n’est pas suffisant. Les prévisions sont meilleures sur la côte ouest. Nous pourrions redescendre jusque Bergen puis remonter mais le but du voyage est le cap nord. Devant le PC, un peu hésitants car les sites météo habituellement utilisés tels que Top météo ou SAT24 ne montrent pas le Cap Nord. Les pilotes du coin nous conseillent d’utiliser windyty et avinor. Ainsi les messieurs météo planifient le routing : Fagernes – Songdal – Molde – Kristiansund – Trondheim. Ce sera une heure de vol de plus que prévu.

Alignés en 30, on assiste pour notre plus grand plaisir à l’entrainement de deux anciens SAAB jaunes de l’armée de l’air qui décollent cote à cote.

A partir de ce vol nous volerons en formation, et toujours sous plan de vol individuel. Ceux-ci sont ouverts avec Oslo Approche, report de notre position au passage de Nittedal à 2.000ft , les turbulences sont marquées, le vent puissant . Pour contrer les effets nous montons à un niveau FL75  puis demandons le FL105. Le niveau 100 est accordé, mais le contact radar doit préalablement être établi avant d’obtenir l’autorisation du FL105. A cette altitude fini de se battre avec le manche. Le ciel est dégagé, la visibilité à l’infini, le contact visuel avec les autres appareils n’a jamais été aussi facile, le survol des montagnes est époustouflant. Il fait -9° dehors. La neige fait partie intégrante du paysage avec ces sommets à 8000 pieds, le fait de devoir dévier de route du à la météo ne nous a pas seulement rallongé en distance mais aussi fait devoir monter à une plus grande altitude. Après 200km notre trajectoire peut être raccourcie.

 

 

Détour Kjeller Trondheim

 

Décollage SAAB à Kjeller

 

Pionneer en montagnes de Kjeller à Trondheim

 

Fjords glacés

 

La piste est en vue, la 27, face à la mer en service, le premier Fox en finale, le deuxième prêt à tourner en base doit la rallonger car le contrôleur insert un départ entre les deux ulm. Uli allonge sa finale pour atterrir le plus prêt de la sortie, prendre immédiatement le taxiway pour laisser la place à l’avion de ligne. Les deux ulm suivants se posent talonné à nouveau par un autre avion de ligne. Le trafic est intense à Trondheim. Une navette vient nous récupérer pour nous amener devant un tourniquet de sortie, c’est le moment de descendre…Etonnés parce que nous nous attendions à passer par un guichet et demandons comment procéder pour les taxes. L’agréable conducteur s’enquiert de savoir si nous n’avons pas une weekly landing card. Négatif. Il propose alors d’essayer de nous arranger cela et nous indique par où entrer le lendemain dans l’enceinte de l’aéroport. Petite marche jusqu’au bâtiment principal, prêts à prendre un taxi mais un bus s’arrête, nous grimpons dedans – direction le port. Prise de possession des chambres, balade le long des canaux et des maisons colorées sur pilotis et poisson au dîner sur une terrace chauffée.

Nous voilà en Laponie, coucher du soleil à 23.35 et lever du soleil à 2.59

 

Trondheim piste vue du Pionneer

 

 

Jour 3

TRONDHEIM – BODO (477km – 2h05) ENVA – ENBO

 

Café rapide et plan de vol pour 07:00Z , bus puis recherche pendant 15 minutes de l’entrée, complètement cachée, de l’aviation générale. Le gentil conducteur n’aura pas réussi à nous organiser les cartes, il convient de s’enregistrer nous-même sur le site internet. Il nous dépose devant le Charlie, où nous pianotons sur le PC pour faire rétroactivement notre laisser-passer valable sur tous les aéroports Avinor pour les taxes et parking d’une semaine.

Au point d’arret, un airliner décolle. C’est toujours grisant de voir la différence de taille avec nos petites machines. Puis, c’est à notre tour de décoller en file indienne.

 

Départ Trondheim

 

Décollage

 

Il est impossible de s’arrêter de photographier ces sommets enneigés plongeants dans l’océan et se prolongeant par de petits ilots de terre; certains vont jusqu’à 5600 pieds. Pour les connaisseurs des Alpes, ce spectacle est totalement différent. Pour atterrir à Bodo, chaque appareil choisit sa trouée pour plonger et les équipages peuvent se régaler de voir le relief de près. Bodø est une simple escale pour faire les pleins, à Svolvaer nous savons qu’il n’y a pas d’Avgas. En vente arrière, la piste est parallèle à la mer qui est, elle même parallèle aux montagnes.

 

Trondheim Bodo

 

Trondheim Bodo

 

BODO – SVOLVAER (115km – 36min) ENBO – ENSH

 

Sans hésiter, le plus beau vol pour les yeux et pour nos mémoires, encouragé par un ciel azur et une lumière parfaite. Un survol martime-cotier de 35 minutes nous fait apprécier une eau encerclant les archipels de couleur turquoise, limpide ainsi que les poissonneries vues d’en haut comme des cercles 6 ou 8 sur deux rangées reliés par des fils. Les rares nuages culminants aux sommets enneigés ajoutent une touche au dégradé. C’est une longue finale qui nous est accordée pour la 01, une piste nord-sud époustouflante sur une extrémité de presque ile, commençant et finissant dans la mer.

 

Les Lofoten : nous avons passé le 67eme parallèle, il n’y a désormais ni sunset, ni sunrise. Les ulm sont attachés à des plots de béton si lourds que deux hommes ne sont pas de trop pour les déplacer. Des cartes de publicité de location automobile sont disposées à l’intérieur de l’aéroport, par chance on réussit à commander la dernière mondeo disponible de l’ile. Il fait tellement beau que tout le monde s’est donné le mot pour visiter les Lofoten!  En route pour 10km, rejoindre notre maison chez l’habitant, une ancienne ferme en bois rénovée et peinte en blanc jouxtant un bras de mer. On ouvre pour la première fois une des cartes papier gigantesques de la Norvège, *Northern Norway” celle allant des Lofoten au cap, dépliée elle occupe tout l’espace du canapé trois places et on l’étudie en ayant conscience de la facilité actuelle des moyens gps tels que l’ipad. La déplier dans l’ulm doit etre quelque chose!

Puis visite du village des pêcheurs avec leurs étendards pour sécher le baccalau sur des mètres et des mètres carrés. Les Norvégiens se régalent de ces poissons séchés avec une bonne bière, exportent les têtes au Nigeria et les corps en Italie. Puis, dégustation d’une soupe de poissons pour se réchauffer du vent cinglant juste levé et énorme délice de king krab frais – l’endroit adapté pour en manger, sinon ou?

Rassasiés et réchauffés, il faut absolument rouler au nord pour être un peu avant minuit sur place pour pouvoir observer le soleil descendre et remonter sans toucher la mer, 3 semaines avant il aurait encore fait un rapide plongeon mais nous sommes déjà mi-juin.

 

Vers les Lofoten

 

 

Lofoten

 

Svolvaer piste

 

Svolvaer carte à l’ancienne

 

 

Jour 4

SVOLVAER – TROMSO (262km – 1h09) ENSH – ENTC

 

Le grand objectif du voyage, ce jour : le Cap Nord. Malheureusement, le temps change très vite ici et ce n’est pas le soleil de la veille qui nous accueille sur le tarmack mais plutôt une grisaille tristounette. Nos plans de dormir à Menhamn dans un safari camp sont déboutés. Les sommets se cachent déjà dans les nuages. L’envoi email des customs pour le passage de la frontière Norvège – Finlande est fait en même temps que les plans de vols. La météo est médiocre, le plafond bas oscille entre 600ft et 1500ft dépendant des averses mais la visibilité est quand meme de 8km. Nous suivons un couloir au dessus de la mer jusqu’à Tromsø.

Tromsø n’est qu’un stop pour l’essence ce qui ne nous empêche pas d’apprécier les maisons rouges et bleues à flanc de colline verte dont l’éclat ne laisse pas douter des précipitations abondantes et ses ponts qui la relient au continent et à Kvaloya. Nous nous posons en 19 sous une pluie fine, il fait 4°en sortant du cockpit. Après avoir refueller nous demandons à être guidés au charlie pour évaluer la météo. Il nous faudra 2 heures à observer les satellites et les metar pour décider de continuer.

 

Tromso

 

Vers le Cap

 

TROMSO – CAP NORD – IVALO (664km – 2h59) ENTC – EFIV

 

Nous longerons la cote avec systématiquement en vue un terrain de replis au cas où le plafond tomberait encore.

305km  nous séparent du Cap, les kilomètres défilants, le paysage devient plus désertique, le sommet des falaises s’aplanit, ce sont de grandes étendues rocailleuses à la végétation sporadique d’un mélange kaki-ocre.

Puis devant nous, sur notre droite : le Cap, cet énorme plateau culminant à 307 mètres plongeant dans la mer !

Quelle excitation de survoler le point le plus septentrional d’Europe, d’avoir la chance de voir d’en haut la sculpture du globe devenue le symbole du Cap Nord dont tous les touristes raffolent. Ed ne peut résister à faire un passage à basse altitude. Après s’être régalés de quelques 360°, avoir immortalisés dans nos appareils photo notre passage et ressentit un état de satisfaction intense, nous continuons notre vol jusqu’à Honningsvag. Petit pincement au cœur que de ne pas avoir le temps d’atterrir sur ce petit must des pilotes, cette piste coincée entre les falaises en bordure de mer. Mais il est déjà tard, il y a encore 1h40 de vol jusqu’à Ivalo et avec la météo défavorable et le plan de vol direct, se poser au Cap Nord ne sera pas pour aujourd’hui.

La végétation vers le sud se densifie, les tons verts reprennent le dessus et les premiers lacs font leur apparition.

Cap Nord

 

Honnigsvag

 

Appel téléphonique par précaution ce matin à Ivalo pour savoir s’il était possible d’atterrir et refueler, leurs heures d’ouvertures étant restreintes. Même si la tour est fermée nous pouvons atterrir en auto-info. A notre arrivée l’aéroport est désert, entouré par un immense grillage. A la porte, un numéro est joignable pour avertir de notre présence mais sans succès. Il faudra patienter une bonne heure avant de voir âme qui vive et gesticuler pour attirer son attention. Ce cher inconnu nous libère en nous donnant le code pour sortir et entrer à convenance de l’enceinte. Appel d’un taxi et direction notre chalet en bois rouge situé paisiblement dans la nature au bord d’une rivière où viennent s’abreuver les élans sauvages. La nuée de moustiques qui nous accueille est en revanche bien moins sympathique. Ivalo est une longue route de plusieurs km, où les maisons et shops un peu démodés et vétustes se succèdent. A minuit, il fait toujours jour c’est déroutant.

 

Ivalo piste

 

 

Jour 5

IVALO – SKELLEFTEA (539km – 2h29) EFIV – ESNS

 

Etape 1 : Appel téléphonique à Skellfetea, toujours pour les mêmes demandes, la possibilité d’atterrir et d’obtenir de l’essence. Encore une fois cela ne s’avère pas inutile; ils sont en travaux pour rallonger la piste de 400m afin de pouvoir offrir des destinations lointaines avec de plus gros courriers cependant , ils acceptent notre venue entre 12.00 et 14.00.

 

Entrée dans l’enceinte de l’aéroport d’Ivalo grâce au code magique; comme la veille le tarmac est vide. Avons les 2499 m de piste rien que pour nous. Ed et Claude décident de se faire un revival des Saab jaunes de Kjeller et décollent cote à cote. Passons directement sur la fréquence de Tampere mais leur couverture radar ne sera efficace qu’une fois avoir parcouru plus d’une cinquantaine de kilomètres. La frontière est passée à MAGON. Le code transpondeur attribué en Norvège sera conservé au passage en Suède. Nous suivons la cote pour traverser les TMA successives. L’espace contrôlé aérien de Lulea nous contraint à une séparation de 300 pieds entre chaque ulm imposant respectivement 2700ft, 3000ft et 3300ft, relativement difficile à conserver vu les turbulences.

Le paysage oscille entre forets et lacs comptant de nombreux km2 sans ame qui vive.

Atterrissage à Skelleftea. Au parking, un avion de ligne SAAB au point mort, des camions et pelleteuses en activité. Les pompistes nous expliquent que les pilotes sont en grève et que si nous souhaitons nous restaurer il conviendrait d’accélérer la cadence. L’aérogare est déserte excepté quelque personnel de sol et un couple d’hollandais désespérant d’attendre leur correspondance. SAAB est la seule compagnie en Suède. On a le sentiment comme à Ivalo d’avoir un aéroport international privé!

 

Ivalo décollage côte à côte

 

Skelfetea aéroport vide

 

SKELLFTEA – SILJANSNAS (558km – 2h36) ESNS – ESVS

 

Un peu de pluie sur notre route. D’en haut les cellules pluvieuses sont bien visibles, on peut facilement les délimiter. Après 2h36 de vol nous parvenons au lac de Siljan, les nuages s’y miroitant en accentuent sa splendeur. L’environnement du terrain de Siljansnäs est magnifique quant à l’accueil d’Ingmar, il colle à l’échange de nos emails, enthousiaste, sympathique il se dédie à 300% à la base. Une ancienne voiture dépanne pour quelques krones les pilotes pour faire les courses au village. Ce soir ce sera barbecue en admiration devant cette nature. Le club house est cosy, avec wifi, cuisine, douches et huttes ; il semble que ce terrain accueille foule en été.

 

Siljansnäs lac

 

 

Jour 6

SILJANSNAS – HOGANAS (540km – 2h26) ESVS – ESMH

 

On toque à la porte de notre hutte, les lèves-tôt ont déjà étudié la météo, il faut décoller au plus vite soit dans moins d’une heure pour le petit dej, la douche, préparer l’avion, le plan de vol, les fréquences : c’est le rush.

En équipe, les taches sont partagées et les décisions communes, tout est plus simple et plus rapide.

On retrouve Höganäs et ses deux jolies pistes en croix, terrain déjà visité l’an passé. Par pur hasard, nous arrivons le mardi, quelle chance c’est la traditionnelle soirée du Fly in barbecue d’harengs. Cette fois-ci, ils seront cuisinés au four faute de météo clémente et les visiteurs viendront par voie terrestre…

Grace à Lasse et Jan-Eric, le club est vivant, on se sent chez soi.

 

Suède

 

 

Jour 7

HOGANAS – LANDSKRONA (105km – 35min) ESMH – ESML

 

Même tableau qu’hier, branle-bas de combat à 7.30, sinon on risque d’être coincés à Höganäs pour une durée indéterminée.

L’idée est d’aller à l’est pour éviter le front et les orages annoncés en début d’après-midi au Danemark et nord-ouest de l’Allemagne. On décolle mais à peine 10 minutes après Landskrona, le brouillard s’intensifie. Contraint à descendre à 400 pieds au-dessus de la mer, le pilote de tête décide de dévier, faire un 180°, rebrousser chemin,  annuler le plan de vol et poser à Landskrona. Les deux autres équipages l’imitent. Cloués deux heures au sol en attendant que le plafond veuille bien se lever. Dès que la possibilité de décoller s’offre à nous, nous renvoyons un nouveau plan de vol, remettons nos gilets de sauvetage, direction Rügen.

 

LANDSKRONA – RUGEN (180km – 55min) ESML – EDCG

 

La cote danoise n’est pas visible mais le sud de la Suède est bien dégagé. Le survol d’un champ d’éolienne maritimes plongé dans des nuages de basse altitude est magique, seules les tripales émergent des nuages. L’arrivée à Rügen sous le soleil et une petite restauration rapide en terrace nous enchantent. L’ile est grande, pour rejoindre Sellin il faudra compter plus d’une demi-heure de taxi. La bourgade côtière est charmante avec ses maisons anciennes restaurées en jugendstil, et, même si la pluie vient de démarrer, la promenade sur le Pier nous ravit. On en profite pour jouer les touristes, visiter le “Tauch Gondel”, capsule plongeant à 4,5m sous la mer, voir un film 3D et découvrir la faune et flore de la Ostsee.

 

Malmo – Turming Torso

 

Jour 8

RUGEN – VILLERUPT (771km – 3h42) EDCG – LFAW

 

Pour ne pas rompre avec les habitudes, départ tôt dès l’ouverture de l’aéroport à 9.00. Pas de pause pour 2 des 3 machines, vol direct jusqu’à destination finale et posé juste avant l’orage. La 3eme machine ayant fait une pause pour refueler à Siegerland, n’aura plus la possibilité de continuer en sécurité et hangarera pour quelques jours.

 

Article : Muller Rachel

Photos : Joelle Jaeger